Un incournable premier1 post auto-référentiel pour évoquer l’acte d’écriture en ligne. Ce qui jusqu’à présent, et peut-être dans le futur encore, m’a empêché dans cette démarche, se résume en trois branches qui n’en sont qu’une: influence du potentiel regard tiers, conscience de la vanité que revêt l’acte d’écrire en public, et difficulté d’évaluer l’intérêt collectif de l’écrit en question.

Et pourtant, que de temps passé à lire des autopublications en ligne ! Si je me passionne à plonger pour quelque temps dans l’esprit d’un·e rédacteur·ice inconnu·e, il n’est pas démesuré d’imaginer que la relation inverse2 puisse exister.

L’écrit en ligne n’est pas la même chose que le journal intime simplement publié. Il n’est pas non plus le carnet de croquis, d’idées pour plus tard, de mémos ou de paragraphes barrés de flèches d’une page à l’autre. Devrait-il l’être ? Ces formes ont pour elles d’être spontanées, mais sont-elle lisibles ?

La difficulté d’écrire en ligne tient aussi à la possible glaciation de l’auteur dans un avatar uni-dimensionnel. Puisqu’en écrivant j’établis une identité autant que je la révèle, comment se (nous) préserver du ressassement, de la putréfaction, de l’ennui ultime. Je vais sur cet aspect tenter de rester guidé par la maxime invisible établie dans l'à-propos initial de ces pages: mon bruit est mon signal. Que l’on se rassure, cela ne veut pas dire que je me complairai dans le style pénible et surchargé qui émerge de cette page; simplement que j’assumerai qu’il est probable que l’intérêt de mon propos soit souvent dans les détails qui restent à déchiffrer.

Il reste aussi à accepter que chaque page est sujette à révisions et amendements, dans un état de complétion incertain. Cela entend que certaines seront à peine ébauchées. On pardonnera aussi les fautes de style, afféteries, anglicismes et tournures barbares: elle découlent de l’écriture en “flux de conscience”, qu’un excès de relecture entrainerait vraisemblablement vers l’effacement pur et simple. Le poids de l’ornementation devrait varier avec les saisons.

Bienvenue3.


  1. puisqu’il s’agit ici d’inaugurer l’ouverture de ce carnet en ligne a des contenus plus divers que l’évocation de la recherche, en espérant simplifier l’accès — pour moi-même et pour les éventuel·le·s lecteur·ice·s — aux flux de ma pensée. ↩︎

  2. et non réciproque. ↩︎

  3. il est toujours possible de faire parvenir son mécontentement par courrier électronique. ↩︎